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Arrosage des plants truffiers



L'arrosage des truffières a été entrepris en France dès la fin du XIXème siècle dans la région de Carpentras. Ce n'est qu'à partir des années 1950 que cette technique s'est vraiment développée, surtout en Provence. Aujourd'hui, c'est une pratique ordinaire pour beaucoup de trufficulteurs. l'eau ou au moins une humidité suffisante serait nécessaire à un bon déroulement de la formation des primordiums. Les petites truffes sont très sensibles à un fort dessèchement de leur environnement proche, mais elles sont encore plus sensibles à un manque d'oxygène. Tout risque d'asphyxie par excès d'eau, même temporaire, est à proscrire. 
 
De nos jours la météo change et il faut surveiller ses caprices:
-Moins de précipitations, surtout l'été 
-Raréfaction des pluies orageuses 
-Augmentation de la fréquence et de la durée des canicules et périodes sans pluie 
-Fortes amplitudes thermiques en toutes saisons 

On distinguera 3 ETAPES :  

1 - L'arrosage pour favoriser l'implantation de l'arbre truffier.
Surtout et avant de penser à arroser, il faut limiter le dessèchement du sol. Une bonne préparation du terrain avant plantation par un travail du sol et un binage avec suppression des mauvaises herbes conditionne une bonne reprise des plants truffiers.
Il faut éviter la perte des arbres, favoriser l'implantation des jeunes plants truffiers et aider au développement du système racinaire et du champignon. Arroser avec des apports modérés (2 à 5 l/arbre), localisés au pied des jeunes plants. Le plus souvent avec un arrosage manuel ou goutte à goutte, micro-jets 

2 - L'arrosage pendant la formation de la truffière (brûlé).
L'arrosage de la jeune truffière, avant l'entrée en production de truffes n'est pas nécessaire sauf, peut-être, lors de conditions climatiques exceptionnelles. Il faut surveiller les sécheresses printanières prolongées ainsi que les périodes de fortes chaleurs. 
L'absence d'arrosage au cours de cette période n'hypothèque aucunement la production future. Une étude conduite en Espagne a même démontré qu'un stress hydrique modéré au cours de l'été était profitable. 
 
3 - L'arrosage pendant la production de truffes. 
Sur une plantation truffière en production, 3 stades sont à surveiller : 
-La « naissance » des truffes. 
-Le stade des petites truffes (truffettes).
-Le grossissement des truffes. 

L'arrosage des truffières s'avère être un des rares moyens d'assurer une production régulière. Raisonnablement, on peut dire qu'après un printemps normalement pluvieux, 60 mm d'eau par mois, bien répartis, de juin à septembre, suffisent pour espérer une production satisfaisante. 
Il faut compenser le manque de précipitations naturelles dans l'espoir d'obtenir une récolte satisfaisante de truffes ,optimiser les résultats et augmenter la production 
Il faut surveiller le climat local, le comportement du sol où est installée la truffière et les besoins en eau de la truffe. La pluviométrie, les températures, le vent, l'ensoleillement, vont influer sur l'état hydrique du sol et c'est l'observation de l'état hydrique du sol qui va déterminer la mise en œuvre de l'arrosage et sa fréquence. En l'absence d'outils de mesure, le trufficulteur doit régulièrement estimer l'état hydrique du sol par l'observation de la terre entre 5 et 15 cm. Cette couche du sol, où se récolteront la plupart des truffes, doit rester fraîche pour garantir une récolte abondante. Les appareils de mesure et de pilotage de l'irrigation sont aujourd'hui performants mais restent très onéreux. La texture du sol, sa pierrosité, son épaisseur, la fissuration ou la porosité de la roche conditionneront sa capacité à stocker de l'eau et à la rendre disponible pour la truffe.
 
Attention aux excès d'arrosage et à la saturation d'eau.
Si il y a trop d'eau dans le sol, l'excès va être éliminé par drainage. Si la saturation est longue, l'oxygène va manquer et l'activité métabolique des organismes aérobie va être ralentie, voire arrêtée : la truffe est en danger, elle risque l'asphyxie! 

Zone de confort hydrique : c'est la réserve utile ou l'eau disponible pour les plantes. L'eau nécessaire est prélevée et la couverture des besoins assurée. La teneur en matières organiques est aussi déterminante car il est admis que l'humus peut retenir environ 20 fois son poids en eau. Les besoins en eau de la truffe évoluent de façon exponentielle, comme la courbe de croissance de la truffe ! Toujours veiller à ne pas saturer le sol et adapter les apports en conséquence. Attention! Lorsqu'elle grossit vite, la truffe ne résiste pas à la sécheresse, c'est le milieu environnant qui sèche plus ou moins vite. 

Arrosage moyen préconisé:
-Printemps : normalement pluvieux = pas d'arrosage 
-De fin juin à début août : adapter la fréquence et les quantités pour éviter le dessèchement complet des couches de sol où se trouvent les truffettes, assurer une régulation thermique et le maintien de l'activité biologique. 
-De mi-août à début octobre : arrosages conséquents (20 à 40 mm), répétés si nécessaires à intervalles définis par le climat (pas plus de 7 à 10 jours s'il fait très chaud) = la truffe doit trouver rapidement et abondamment, dans son environnement proche, l'eau nécessaire à son grossissement.